Pour son dernier roman, l’auteur à succès de Une Mère nous emmène dans un petit village sans histoires de la campagne espagnole, où deux existences malmenées par la vie vont entreprendre la plus extraordinaire et difficile , des aventures : réussir à nommer et à accomplir leur rêve le plus cher.
Edith est une veuve septuagénaire, débarquée dans cette campagne tranquille au mitan de sa vie, ayant tout plaqué, mari et hétérosexualité compris, pour se réinventer auprès de la nature et d’Andrea, sa compagne partie trop tôt, emportée par un cancer. Vivant désormais seule avec Lala, Lila, Lula, Lola et Hérode, ses chats, et coutumière de la vodka et des joints de mi-journée, elle vit mal sa relation délabrée avec sa fille Violeta, employée dans un élevage de saumons au large de la Norvège. Celle-ci n’ayant jamais accepté le changement de vie imposé par sa mère contre son avis, les non-dits et les reproches ont fini par poser un voile de malheur sur leur relation.
Son voisin, dont elle se méfiait grandement avant de se découvrir une passion commune pour les animaux, est un vétérinaire divorcé, parti vivre en collocation avec sa sœur dans ce village situé à l’écart de tout et de tout le monde. Jon, anciennement Jonás, s’est vu contraint d’écourter son prénom à la suite d’un bégaiement post-traumatique. Enfant, il apprit le décès de son père de la façon la plus brutale, venu se blottir contre lui alors qu’il l’imaginait en train de faire la sieste. Le Jon cinquantenaire partage son temps entre sa clinique privée, qu’il gère avec son ex-épouse devenue sa plus grande amie, et le zoo où il a la charge des éléphants, dont Suzi, une femelle au parcours tout aussi cahoteux. Sa sœur Mer, un esprit fougueux et spécialiste des manchots, passe le plus clair de son temps sur un bateau, sillonnant les eaux australes à la recherche de ces fascinants oiseaux, lesquels, dit-elle, ne nagent pas, mais volent dans l’eau.
Tout change le jour où Jon apprend le départ prochain de Suzi, promise à une retraite au calme dans un refuge pour animaux sauvages dans le sud de la France, et son licenciement conséquent. Au même moment, Edith apprend l’ouverture prochaine d’un complexe hôtelier au bord du lac et l’installation de fermes à poulets, autant d’initiatives à même de transformer durablement et en profondeur la vie du village. C’est alors que dans l’esprit d’Edith resurgit dans toute son évidente clarté l’idée d’un sanctuaire pour animaux du spectacle, niché au fin fond d’une forêt dense. Pour cela, il lui faudra convaincre Jon de la suivre dans l’aventure et sa fille de la laisser réaliser son rêve. Tout cela alors qu’un terrible secret risque de tout faire dérailler.
Mené avec brio par un maître incontesté du roman « feel-good », Un país con tu nombre est le récit des échecs passés et de l’espoir d’un bonheur tardif, l’appel obstiné du rêve et le goût riche et onctueux de la sagesse à l’âge mûr. Conçu sur un rythme implacable qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page, le roman de Palomas mêle savamment les analogies et fait parler les petites douleurs comme les grandes. Faisant le meilleur usage de la quête, de l’énigme et des conflits, Un país con tu nombre, est ce roman à l’eau de chrysanthème d’accès facile qui réjouira les inconditionnels de Valérie Perrin.
Thierry Clermont est journaliste au Figaro littéraire depuis 2005. Il a été membre de la commission poésie du Centre national du livre....
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Diplômé de l'École Normale Supérieure et spécialiste des lettres modernes, de l'espagnol et de l'anglais, Clément Ribes....
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