Toni sent qu'il est un écrivain qui n'écrit pas et un professeur qui n'enseigne pas. Il grandit en lisant les aventures du "Club des Cinq", d'Enid Blyton qui lui fournissaient ce que l'Espagne des années 70 était incapable de faire: du divertissement sans surveillance et la liberté de mouvements, en somme le monde sans limites désiré par l'intensité vitale de sa transition vers l'adolescence. Tout au long de ce roman, ces personnages que Toni trouvait enviables étant petit, semblent grandir et devenir des êtres de chair et d'os comme lui qui, à son tour, subit le processus inverse et finit comme il l'avait toujours désiré, parmi eux. Un roman ravissant et original qui parfois se déguise en mémoires, d'autres fois en inquiétante fiction de dénonciation, pour passer de l'anecdote à la satyre et à une théorie personnelle du récit. Intelligent et comique, Orejudo rend hommage à et en même temps règle les comptes de sa génération.