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Gabriel Iaculli
Gabriel

Né en 1945 à Marseille, Gabriel Iaculli a travaillé comme analyste et traducteur en Sciences de l’Éducation avant de se consacrer à la traduction littéraire. Outre son travail remarqué sur quelques phares de la littérature espagnole et latino-américaine (Cervantès, Lorca, Rulfo, Unamuno), il est surtout connu pour ses traductions des œuvres de Juan Manuel de Prada, Sergio Pitol et Jorge Volpi. Il a récemment donné voix en français à Juan Carlos Mondragón et à Martín Kohan.

 

Comment êtes-vous entré dans le monde de la traduction?

Je travaillais dans un bureau du Centre de documentation des Sciences humaines, en compagnie d'une jeune femme, Claude Fage, qui traduisait alors le premier José Saramago publié en France, L'Année de la mort de Ricardo Reis. Elle m'a un jour dit que Severo Sarduy, qui dirigeait alors la collection hispano-portugaise des Éditions du Seuil cherchait un lecteur de l'espagnol. J'ai rédigé ma première fiche sur La nieve del Almirante d'Álvaro Mutis. Bien d'autres lectures ont suivi et, je ne sais combien de temps plus tard, Severo m'a proposé une première traduction. C'est alors que le service du CNRS pour lequel je travaillais a été muté à Nancy, où je n'avais nulle envie d'aller. Voilà comment je n'ai depuis plus cessé de traduire.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la littérature espagnole?

Un des premiers livres que je me suis offert, adolescent, a été La Voie royale de Malraux, je me suis ensuite intéressé à ses points de vue sur la Guerre d'Espagne, ce qui m'a conduit à lire des ouvrages sur le sujet. C'est que je lisais alors beaucoup et très ou trop sérieusement, surtout des traductions de l'anglais, mais aussi de l'espagnol, de l'italien, et j'en passe. Celle qui m'a le plus marqué, alors, a été La Vorágine de José Eustacio Rivera.

Quel est le premier livre que vous avez lu en espagnol?

C'était un Unamuno, Por tierras de Portugal y España. Et Niebla. Je connais encore par cœur certains poèmes de Lorca, mais aussi de Poe, j'ai toujours bien mémorisé la poésie, ce qui m'aide toujours beaucoup dans mon travail de traducteur.

Arturo Pérez Reverte, Almudena Grandes, Carmen Posadas, Juan Manuel de Prada, Juan Rulfo, Jorge Volpi, Manuel Vicent, Álvaro Uribe, Alberto Ruy Sánchez...Quels sont vos rapports avec les écrivains que vous traduisez?

Ils sont très divers. Il en est que j'adore, d'autres que je hais. Certains que j'aime beaucoup et ne connais pas en personne (Gustavo Martín Garzo, qui est un prosateur impeccable, un poète que je suis toujours avec plaisir, sans rencontrer le moindre obstacle et dont la sensualité m'enchante, Pérez-Reverte dont l'univers transparaissant me rappelle l'école navale que j'ai subie et l'ivresse et la peur des grandes tempêtes). D'autres dont j'admire l'œuvre mais que je préfère ne pas approcher (Juan Manuel de Prada, entre autres). D'autres encore, qui sont de véritables amis (comme Jorge Volpi). Carmen Posadas : l'essor d'une amitié qui a tourné court mais a été enchantée. Rulfo : j'ai connu deux de ses fils, un intérêt commun pour la peinture m'a rapproché de Juan Pablo Rulfo, et j'ai beaucoup apprécié la sensibilité de Juan Francisco ; je regrette de n'avoir pas connu Juan Carlos, dont les films liés à l'œuvre de son père m'ont beaucoup aidé à me tirer des difficultés de la traduction de Pedro Páramo.

Choisissez-vous les livres que vous traduisez ou vous choisissent-ils?

En fait, je n'ai jamais arrêté de choisir, c'est le propre du lecteur, mais j'ai rarement traduit des livres de mon choix, du moins me semble-t-il. J'aime faire le petit bouchon au gré de l'eau, comme disait une chanson interprétée par Jeanne Moreau. Il y a en moi une paresse profonde et une exigence quasi forcenée. J'ai renoncé, dès ma jeunesse, à me comprendre. Inutile de chercher à se connaître soi-même, on ne se connaît toujours que trop ; l'essentiel, c'est de ne jamais s'ennuyer. De toujours se surprendre, comme cherchent à le faire jusqu'à leur grand âge les chats qui jouent.

Quel est le livre en langue espagnole que vous aimeriez traduire? Quel écrivain aimeriez-vous traduire?

J'ai toujours beaucoup aimé Bella en las tinieblas de Manuel de Lope. Mais l'auteur, l'auteur, c'est Lorca. J'aimerais avoir pu retraduire certains de ses poèmes, maintenant il est trop tard. J'aimerais avoir pu traduire d'autres poètes, d'autres poèmes, comme j'ai traduit un certain sonnet de Severo Sarduy.

Quel est de votre point de vue l’intérêt des lecteurs français pour la littérature et la culture espagnole?

On les recherche, on les dédaigne, on les noie dans le sucre ou dans le sang de cochenille mais, tout compte fait, on ne sait guère ce que c'est qu'un lecteur français. Sait-on seulement ce qu'il veut, ou ce qu'il ne veut pas? Ce que l'on sait de lui, c'est qu'il faut désormais lui proposer ce qu'il est susceptible d'acheter, mais quand il n'y a plus de valeur littéraire réelle, ou crédible, il ne reste plus que les tables tournantes, et les chaises musicales qui vont avec. Dans les années 80, chez Gallimard, au Seuil et ailleurs, on me disait : Gabriel, il faut placer la barre très haut. Ce qui veut dire qu'on refusait un Manuel Puig ou un autre quand on estimait que le livre n'était pas sinon un sommet, du moins une petite éminence de la littérature. Aujourd'hui, il n'y a plus de Gabriel, une voix tombe d'on ne sait où qui dit et répète : Il faut vendre au moins 10 000 exemplaires (à moins qu'on en soit à 40 000 ou plus, actuellement). Dans ces conditions, il reste les casse-cous de l'édition. La meilleure que je connaisse est canadienne, elle s'appelle Brigitte Bouchard et après Les Allusifs elle dirige présentement la collection Notabilia, au sein du groupe Libella. Mais il en est d'autres, comme Benoît Virot et son Nouvel Attila. Encore heureux qu'ils soient là, et n'allons pas plus loin.

Parmi les grands auteurs hispaniques, lesquels ne sont pas connus en France? Parmi les best-sellers hispaniques, lesquels ne sont pas connus en France?

Parmi les grands auteurs, j'en vois souvent, au cours de mes recherches, qui auraient dû et devraient être traduits, ils sont nombreux, mais je crois que sans un adjuvant extra-littéraire, ils resteront boudés par les éditeurs victimes, comme tout le reste du monde, de la rapacité assassine. Quant aux best-sellers hispaniques, ils peuvent ne pas répondre aux demandes affirmées ou supposées d'un lectorat fluctuant et versatile, autre sous-produit de la politique des grosses affaires ; ici encore, si l'on ne dispose pas d'une ou d'un extralucide tout tient à des tactiques de marketing. Mais, dans un cas comme dans l'autre, il arrive qu'un talent passe à travers les mailles du filet.

Que traduisez-vous en ce moment?

Plutôt qui : Arturo Pérez-Reverte et Jorge Volpi.

Un editeur español

Alfaguara.

Un editeur français

Le Seuil.

Quelle est votre mot préféré en espagnol?

Définitivement: cojones.

 

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Thierry Clermont est journaliste au Figaro littéraire depuis 2005. Il a été membre de la commission poésie du Centre national du livre....

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Diplômé de l'École Normale Supérieure et spécialiste des lettres modernes, de l'espagnol et de l'anglais, Clément Ribes....

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