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Philippe Lançon
Philippe

Journaliste au quotidien Libération, chroniqueur et critique littéraire, avec une passion particulière pour la littérature latino-américaine. Il a longtemps tenu la chronique Après coup consacrée à la télévision, et a participé au lancement des pages Portrait.
Il est également chroniqueur pour l'hebdomadaire Charlie Hebdo.

 

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la langue et à la littérature espagnole ?

Tout d’abord, un reportage à Pampelune, sur les traces d’Hemingway, en 1989. Une amie française m’accompagnait, qui me servait de guide et d’interprète. Elle avait vécu et étudié dans cette ville. Elle y avait des amis, qui sont devenus les miens. Puis un reportage à Cuba, en 1993, pendant ce qu’on appelait la «période spéciale». Je m’y suis fait, là aussi, des amis. Et j’ai rencontré une femme, cubaine, qui est devenue la mienne. Comme je ne parlais pas espagnol, il a fallu l’apprendre. Je l’ai appris avec elle, dans la rue, en prenant quelques cours en formation continue, en lisant des livres. Il y a eu une époque où je ne prenais jamais le métro ou le train sans un livre de poésie en langue espagnole.

Quel est le premier livre que vous avez lu en espagnol ?

Quatre livres, dans un espace de six mois. Le premier livre que j’ai lu en espagnol, ce sont les deux tomes des poésies complètes de Nicolas Guillén, offerts en 1993 par ma future belle-mère. C’est une édition cubaine de 1972, illustrée par des dessins de l’auteur. Sa couverture cartonnée sobre, d’un gris légèrement bleu, me plaît toujours autant. Le deuxième livre que j’ai lu en rentrant de ce premier voyage à Cuba est Cinco horas con Mario, de Miguel Delibes. L’amie avec qui j’étais allé en 1989 à Pampelune me l’avait offert et me donnait des cours d’espagnol avec, une fois par semaine, dans un café parisien, le Zimmer. Je devais avoir lu un nouveau chapitre à chaque fois et nous le commentions, nous décortiquions le vocabulaire. Le troisième livre m’a été offert quelques mois plus tard, à Cordoue, par un ami professeur d’espagnol : c’était un choix de poèmes de Gongora, dans la collection Castelia didactica. Cet ami était fou de Gongora et m’a expliqué, mot à mot, la première des Soledades, incompréhensible pour moi. Le quatrième livre était La Piel del tambor, d’Arturo Perez-reverte, acheté par hasard lors d’un voyage en Espagne. Un best-seller facile à lire est une très bonne manière d’entrer dans la langue, et celui-ci m’a donné l’envie de connaître Séville.

Parmi les grands auteurs hispaniques, lesquels ne sont pas connus en France ?

J’ai le sentiment que la plupart des auteurs populaires espagnols, ou de langue hispaniques, sont méconnus en France. Le cas le plus évident est celui de la chilienne Isabel Allende. Mais, pour en rester aux classiques de tous siècles, ni Gongora ni Quevedo ni Becquer ni Machado, et ce ne sont que des exemples, n’ont vraiment «passé la frontière». En fait, à l’exception de Cervantés et des grands auteurs de théâtre, Lope de Vega ou Calderon, l’Espagne classique est en France un territoire inconnu, sauf des spécialistes. L’Espagne contemporaine a parfois un succès d’estime, comme c’est le cas pour Antonio Munoz Molina ou Javier Marias, mais guère plus. La littérature sud-américaine, en particulier celle du «boom», a eu son heure de gloire ici. Cela aussi, c’est fini. Vargas LLosa a bien entendu du succès. Mais qui lit encore des auteurs aussi forts que Julio Cortazar, Virgilio Pinera ou Juan Carlos Onetti ?

Parmi les best-sellers hispaniques, lesquels ne sont pas connus en France ?

-La liste est sans fin. Je prends, au hasard, un blog de Babelia sur les meilleurs romans espagnols du printemps 2011. Ils ne sont pas encore traduits, mais la plupart des auteurs l’ont déjà été : Javier Marias, Ignacio Martinez de Pison, Jorge Volpi… aucun n’a eu de véritable succès en France, à l’exception de Marias, au début, avec Un corazon tan blanco. Le dernier livre de Javier Cercas, Anatomie d’un instant, a été traduit et il est formidable. Je ne crois pas qu’il ait eu ici le succès qu’il méritait : l’événement qu’il reconstruit, le putsch néo-franquiste manqué de 1981, est méconnu des Français. En revanche, le précédent livre de Cercas, les Soldats de Salamine, a eu je crois un certain succès chez nous.

La demande de littérature espagnole traduite progresse-t-elle en France ?

-Je crois plutôt le contraire. Dans un contexte de crise éditoriale et de la lecture, sauf exceptions (il y en a), le gros du « marché » se concentre sur deux choses : les romans français et, comme partout, les romans anglo-saxons.

Le lecteur français s’intéresse-t-il à la littérature étrangère ou préfère-t-il ses auteurs français ?

-Il est difficile de généraliser. Mon sentiment est que les lecteurs français actuels, dans leur majorité, préfèrent les auteurs français qui les renvoient à ce qu’ils croient être leur expérience (de l’amour, de la famille, de la société, de la politique…) ou les best-sellers anglo-saxons. Le polar est peut-être le genre actuellement le plus international, je veux dire : celui où des auteurs de tous pays peuvent avoir de nombreux lecteurs.

Combien de livres lisez-vous par an ?

-Je n’en sais rien. Je ne compte pas, c’est pour moi sans importance. Ce qui importe, c’est l’expérience propre à chaque lecture. De très bons livres, très plaisants, ne m’en apportent aucune. Des livres moins réussis, parfois difficiles ou ennuyeux, demeurent inoubliables.

Combien en lisez-vous par plaisir ?

-Trop. Ce sont d’abord des relectures : je cherche à retrouver un certain plaisir et, finalement, j’en trouve un autre, car un livre vit en nous. Dans mon travail, j’essaie toujours d’aller vers mon plaisir. Je ne vois pas comment bien parler d’un livre qui ne vous donne aucun plaisir (la colère, le dégoût, l’exaspération, sont une forme de plaisir).

Quel est votre mot préféré en espagnol ?

-Almohada.

Quelle est votre ville préférée en Espagne ?

-La Coruña.

Quelle est votre “tapa” préférée ?

-La plus simple: pan con tomate, ajo y jamon serrano. Je ne crois d’ailleurs pas que ce soit une tapa, mais je la considère et l’apprécie comme telle.

Quel est le livre en espagnol que vous aimeriez traduire ?

-L’amant bilingue, de Juan Marsé. Les Poèmes de Luis Cernuda. Mais c’est déjà traduit. Pas traduit : Trinidad, Itinerario de un insomnio, de la cubaine Lydia Cabrera.

 

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Thierry Clermont est journaliste au Figaro littéraire depuis 2005. Il a été membre de la commission poésie du Centre national du livre....

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Interview

Diplômé de l'École Normale Supérieure et spécialiste des lettres modernes, de l'espagnol et de l'anglais, Clément Ribes....

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