L’action se déroule aujourd’hui à Cadix, en pleine pandémie, dans des lieux réels : le Liba, le Brim, le Café de Levante ou le Casino. Car ce sont bien des conversations de comptoir auxquelles on est convié, et nomment toute une série de jugements à l’emporte-pièce qui vont de la vérité alternative aux théories conspirationnistes, rien que l’auteur ait eu besoin d’inventer, tant les réseaux sociaux fournissent de matière à l’auteur. Selon celles-là les forces du mal et diables traditionnels laissent place d’abord aux Chinois, qui inventent des maladies pour espérer nous vendre des vaccins, mais aussi aux Bill Gates, Georges Soros, Elon Musk (le fondateur de Pay-Pal), Christine Lagarde, la « sorcière géronticide », ou l’OMS, rebaptisée Sionist Mafia Organization, pouvoirs qui prétendent contrôler le Nouvel Ordre Mondial. Cinq amis se réunissent tour à tour dans des lieux qu’ils changent ne serait-ce que pour fuir les grandes oreilles de leurs persécuteurs imaginaires. Tous nient la réalité de la pandémie telle qu’elle nous est racontée par le pouvoir. Nos cinq conspiranoïaques laissent libre cours à leurs hypothèses et à leurs conclusions extravagantes, toujours à l’encontre des informations officielles, qu’ils considèrent comme des falsifications flagrantes de la réalité. En suivant l’actualité quotidienne, et le diktat de raisonnements aussi éloignés que possible de la raison, ils commentent, discutent et donnent des leçons sur la moindre question scientifique, géopolitique ou socio-économique.
Dans la première partie du roman, nous rencontrons ces personnages, ayant tous dépassé la cinquantaine :
Mais c’est dans la seconde partie que conversations avec Tomi Guerra donnent tout leur éclat à ces discours délirants.
Analyse
Ce roman, bien que basé sur des données réelles, semble relever de la pure fantaisie, et garantit des éclats de rire, ainsi qu’un dénouement totalement inattendu. Ce qui le caractérise, c’est d’une part la satire hilarante et dévastatrice de la pensée alternative, d’autre part la somme impressionnante d’informations sur les fake-news et théories les plus farfelues qui circulent aujourd’hui. La charge satirique trouve néanmoins ses limites dans l’absolue insignifiance des personnages, qui sans aucune influence sur la société qui les entoure sont les premières victimes de leur délire, transposable d’ailleurs dans n’importe quelle société occidentale. Faire d’un tel sujet un roman, quand tous ceux qui ont parus récemment évitent plutôt de parler de la Covid, était une gageure. Un romain foisonnant.
Lecteur: FM Durazzo
Thierry Clermont est journaliste au Figaro littéraire depuis 2005. Il a été membre de la commission poésie du Centre national du livre....
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Diplômé de l'École Normale Supérieure et spécialiste des lettres modernes, de l'espagnol et de l'anglais, Clément Ribes....
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