Prologue : Des voyageurs rencontrent une femme enceinte armée capable de communiquer avec les animaux.
Tamiel, fille du roi Radón, défraie la chronique en empêchant un ami de son père d’embarquer Maris, une danseuse, en guise de maîtresse, puis annonce qu’elle refuse d’épouser Barden, le prétendant qu’il lui destinait. Comme il veut l’y obliger, elle porte le deuil du père qui l’aimait. Enfermée dans une tour, elle ne cède toujours pas, même aux tentatives de sa mère et de son ami d’enfance Lartes de la raisonner, et déclare qu’elle préfère mourir. Son père fait une crise cardiaque et sa mère décide de siéger au conseil, où elle installe Tamiel sur le trône. À sa mort, Tamiel n’a pas le temps d’asseoir son autorité qu’un étranger, Baltran, se présente pour l’avertir de l’attaque de ses trois cousins prétendants au trône. Grâce à la fidélité de Lartes, soldat, et du général, Tamiel prend la tête de l’armée. Blessée au combat, elle est sauvée par Baltran, qui détient à la fois le pouvoir de combattre à une vitesse prodigieuse et celui de guérir rapidement les pires blessures…
En lui faisant voir son peuple, il l’amène à comprendre que la guerre n’amène que destruction et misère à tout le monde. Au lieu d’exécuter Cerno, elle le traite comme un prisonnier de marque et part négocier avec son aîné Famir. S’ensuivent une trève, la libération de Cerno et la paix.
Au moment de son couronnement, Baltran devrait déjà être reparti, rappelé par les siens à d’autres tâches, mais il s’attarde à cause de sentiments qu’il n’a jamais connus envers une humaine… Il doit repartir, mais revient quand elle subit une tentative de coup d’État de ses conseillers. Il lui jure de ne plus jamais la quitter et ils se marient.
Seulement, Baltran est puni par les siens et condamné aux lieux sous terre. Tamiel, fuit pour protéger leur enfant.
Épilogue : après avoir marché un temps avec le groupe, elle retrouve Baltran sous terre et peut lui présenter leur fille. Celui-ci y puise de quoi guérir un peu et l’on raconte que depuis, ils cheminent d’un lieu à l’autre…
Des personnages intéressants : L’héroïne offre un personnage de femme forte qui n’hésite pas à se remettre en question et renverser les valeurs dans lesquelles elle a été éduquée. « N’était-il pas possible de revenir à quelques jours plus tôt, quand le monde semblait en ordre ? » (p. 129) Baltran est un peu trop parfait, ce qui est certes justifié par le fait qu’il soit surnaturel, et la découverte de l’amour de ces deux êtres solitaires est développée de façon touchante. « Jusqu’à aujourd'hui, je ne m’étais pas rendu compte que j’étais seul », dit Baltran à Tamiel. (p. 189).
Le cousin Famir, avec ses souvenirs et le choc de la découverte sur sa mère, offre également des moments d’émotion très réussis, et le personnage du fidèle ami Lartes, prêt à demander la main de Tamiel sans éprouver d’amour pour elle, est tout à fait plaisant.
Un style affirmé : Point de vue externe parfois omniscient, passage du passé au présent de narration, petits rappels incisifs, ironie mordante, figures hyperboliques (sur Barden humilié, on parle de son cadavre foulé au pieds par toute la cour), répliques très longues, on est dans de la littérature adultes, qui rappelle plus David Eddings ou Robin Hobb que du fantastique jeunesse.
Un petit goût de trop peu : On déplore de ne pas en savoir plus sur le monde de Baltran et de ne pas voir Tamiel côtoyer plus longtemps les personnages à peine rencontrés lors du prologue. Le passage de la mère de Tamiel de femme soumise à femme de pouvoir se fait sans transition.
Le passage où Baltran emmène Tamiel à la rencontre de son peuple est malheureusement un peu démonstratif, car la première vieille femme qui leur offre l’hospitalité est très remontée. Son discours et sa réplique : « Mais où as-tu vécu pour croire ça ? » restent efficaces.
Dans ce roman de fantasy, l’apprentissage de la paix et de l’amour n’est pas de tout repos. L’héroïne forte évolue de manière substantielle dans un univers bien dessiné. Une lecture très agréable, grâce à une histoire qui tient en haleine et un style percutant.
Thierry Clermont est journaliste au Figaro littéraire depuis 2005. Il a été membre de la commission poésie du Centre national du livre....
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Diplômé de l'École Normale Supérieure et spécialiste des lettres modernes, de l'espagnol et de l'anglais, Clément Ribes....
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