Lecteur: Anne Calmels
Auteur déjà traduit en français (par mes soins) : Les AUTRES (La joie de lire, 2012), très bon accueil de la presse et du système éducatif, nombreuses sélections pour des prix de lecteurs. Thématique : acceptation de la différence.
Résumé
Ursula vient de déménager. Elle vit seule avec son père et ses lombrics. Après avoir été exclue de trois collèges, elle arrive dans un nouvel établissement. Elle raconte que son père est astronaute, que son chat flotte dans l’espace et que sa mère a disparu lors d’un spectacle de magie… Ursula ment. Tout le temps.
Dès son arrivée dans son nouveau collège, elle devient la victime de Sofia, l’élève star de la classe, et des autres élèves. Poussée à bout, elle se rebelle : on l’envoie chez George, le psychologue, qui l’aide à gérer la situation. Elle tâche de se faire discrète. Seul Alex, son voisin et camarade de classe, un garçon solitaire, bizarre et obsédé par l’informatique, cherche sa compagnie, à son grand désespoir. C’est pourtant lui qui trouve une solution aux mensonges d’Ursula en créant un blog anonyme dans lequel, sous l’identité de Rebecca Paradise, agent secret, elle pourra inventer toutes les histoires qu’elle veut.
Sur le blog, qui devient rapidement célèbre, Rebecca Paradise part en mission secrète dans un collège où se passent des choses douteuses… Dans la réalité, le harcèlement continue. Quand Ursula découvre que Sofia a été par le passé expulsée d’un établissement pour vol, elle envisage alors de se venger d’elle en dévoilant l’affaire sur le blog… Mais au collège, tout le monde a compris que Rebecca Paradise est dans les murs et cherche sa véritable identité ! Or, Ursula ne veut pas être découverte ; elle a d’autres problèmes à gérer (les amours de son père avec l’une de ses professeurs !) Elle passera donc un accord avec son ennemie, Sofia, pour que cette dernière accepte de se faire passer pour Rebecca. Ce sera le dernier mensonge d’Ursula, qui est à présent capable de dire que sa mère est morte dans un accident de voiture.
Commentaire
Le ton du récit mené à la 1re personne est juste, drôle, tendrement cruel, réaliste et sensible ; le rythme vivant et enlevé ; les situations et la psychologie pré-adolescente authentiques. Le roman aborde des sujets de fond (deuil, rébellion, harcèlement, réseaux sociaux, arrivée d’une belle-mère) sans en avoir l’air, en évitant le pathos, et suscite la réflexion sur le mensonge et la fonction cathartique de la fiction. Un roman d’apprentissage résolument moderne, riche, construit, drôle, intelligent, pétillant et attachant, qui porte des valeurs fondamentales de tolérance sans faire de morale.