Lecteur: AMirtha Bazán
Carlos Poveda, né à Madrid en 1959, est économiste de métier. Il s’est fait connaître en tant qu’écrivain avec son roman « Balada del Pacifico Sur » qui a reçu le prix du Circulo de Lectores en 2010.
« Le cabinet de l’alchimiste mort » son second roman, est un policier dont l’action se situe dans le Paris romantique de la Belle époque, du début du XXème siècle.
Ferdinand Bonancieux est retrouvé décapité dans son appartement de la rue Montaigne. Violette de Guevara, Vizcondesa de Pénagrija, une aristocrate espagnole, qui habite au même étage que lui, découvre avec sa femme de ménage, le cadavre. Tous les voisins du mort et leurs employés sont évidemment les premiers suspects pour les policiers.
Dès les premiers pages, Carlos Poveda donne un plan détaillé du bâtiment au point de le rendre si familier qu’il semble, à nous lecteurs, que nous faisons partie des voisins. La trame du déroulement du roman est habilement tissée et chaque personnage est décrit avec une précision, qui met immédiatement en avant les traits dominants de son caractère.
Violette de Guevara pressent tout de suite que quelque chose d’imprévu va se produire. Elle est tellement intuitive et pleine de charme. Elle sait prendre la distance qu’il faut dans les situations compliquées, réagir avec humour et trouver des réponses inattendues et percutantes.
Deux hommes très différents vont mener l’enquête. Le commissaire Clouet, français typique, est un homme sensible, qui aime les bonnes manières. Il est fin connaisseur des faiblesses de la nature humaine. Ulises, le filleul de Violette de Guevara, à « la peau couleur de grain de café »est originaire de Cuba. C’est un séducteur qui a besoin de gagner sa vie. Il a reçu à sa naissance le don de la « santeria ».
Et enfin, il y a le défunt, un mort qui va révéler bien ses surprises. Personnage très solitaire, Ferdinand Bonancieux, a consacré sa vie à la recherche de la pierre philosophale, cloitré dans sa chambre, transformé en cabinet d’alchimiste.
Tous ces personnages baignent dans l’atmosphère des beaux quartiers de Paris et vont de temps en temps s’encanailler à Pigalle ou Montmartre.
« Le cabinet de l’alchimiste mort » est un livre très bien écrit qui peut plaire à tous les lecteurs, amateurs ou non de « polars ».
Il mérite d’être traduit en français.