Lecteur: Anne Calmels
A partir de 10 ans
Cette série compte trois autres titres mais ce premier opus est publiable seul (intrigue fermée).
Résumé
Le jeune James Moriarty, âgé de 12 ans, futur ennemi juré de Sherlock Holmes qui montre déjà des aptitudes à la méchanceté non équivoques, vit en Angleterre dans une famille noble, avec son père, médecin émérite, et sa jolie sœur aînée, Arabella, qu’il déteste mais avec laquelle il partage un égoïsme scandaleux et un penchant avéré pour la malveillance. Enfant insupportable et remarquablement intelligent, James, seul ou avec son timide comparse Watson, le fils du jardinier, multiplie les mauvais coups et les manquements à la bonne conduite avec un cynisme éclatant. Quand son oncle Théodosius, savant qui parcourt le globe pour étayer sa propre théorie de l’évolution parfaitement farfelue, ramène de l’île Maurice un dodo et une guérisseuse mauricienne, des membres de la société victorienne sont invités à l’examen de l’animal et à un somptueux dîner : parmi eux, le professeur Darwin, un homme étrange appelé Révérend Dogson accompagné d’une Alice espiègle… Mais le dodo disparaît. Les suspects sont nombreux : tous les invités, les domestiques, mais aussi le jeune Jack, un enfant mystérieux particulièrement attiré par les actes sanglants. Arabella et James font le pari de résoudre cette affaire chacun de son côté. James résoudra l’affaire dans un style purement sherlockien.
Commentaire
Ce roman met en scène un héros atypique et « méchant », mais dont le ton (le récit est à la 1re personne) et la franchise insufflent au texte un humour savoureux et très british. James relate ses aventures avec une cruauté élégante voire rafraîchissante. L’ensemble est un formidable hommage à la culture anglaise et à l’époque victorienne : on y croise Lewis Caroll, Alice Littel, Jack l’éventreur enfant, Darwin… Les inventions scientifiques ont aussi leur place dans le récit. Le texte est pétri de clins d’œil, qu’il n’est cependant pas nécessaire de saisir pour apprécier ce voyage dans le monde drôle, guindé et cynique de l’enfant Moriarty.
Les illustrations, d’un noir et blanc soigné très anglo-saxon (à la Edward Gorey), renforcent ce mélange de sérieux et de loufoque qui caractérisent le texte. Un exercice de style réussi.