Lecteur : FM Durazzo
L’auteur : Julià Guillamon (Barcelone 1962) est l'auteur de deux romans : La Moràvia (2011) et El barri de la Plata (2018), de nombreuses proses très souvent poétiques dont La fàbrica de fred (1991) et de six essais dont les plus remarqués sont deux analyses réunies en un seul volume et traduites en espagnol La ciudad interrupida (2001, 2019) et El gran noveloide sur la transformation de Barcelone, qui mériteraient une traduction française.
Web de l'auteur: https://juliaguillamon.com/
Résumé : Au fil de trois étés, qui ponctuent la narration, Julià Guillamon invite le lecteur à découvrir une soixantaine d’insectes et de papillons en conjuguant son regard d’enfant émerveillé, une somme d’informations scientifiques et sa connaissance du monde rural. Chaque chapitre est consacré à un animal (d’abord ceux qui rampent, scarabée rhinocéros, doryphore, punaise, coléoptère, coccinelle, punaise ou fourmi… puis ceux qui volent, papillons, bourdon, libellule, taon ou charançon, sans oublier les araignées).
Analyse : Loin de constituer un simple recueil d’annotations anatomiques ou animalières, c’est la poésie qui domine, en faisant de ce monde un univers captivant et surprenant. L’homme n’en est pas pour autant absent. La biographie de l’auteur joue en contrepoint un rôle discret mais non négligeable, transformant cet album en une série d’anecdotes qui lui permettent de reconstituer l'univers des relations paysannes, liées aux insectes qui errent dans les villages, pendant que sa compagne tente de se remettre d’un AVC, accident qu’il a évoqué dans Cruzar la riera (2017). La contemplation de ce petit monde va jusqu’à l’identification avec l’insecte blessé qui met en exergue la fragilité de la vie. La langue précise et poétique est particulièrement élégante, souple et offre au lecteur des pages enthousiasmantes. On peut imaginer ce livre sous forme d’album illustrés de photos d’insectes. Je reprendrai à mon compte la fiche fournie par l’éditeur : « Des retrouvailles avec l’essentiel, ce qui nous construit et ce qui nous retient quand tout semble s'effondrer. Parce qu'en prenant soin de la terre, nous prenons également soin de nous-mêmes. »