Lecteur: Sophie HOFNUNG
Vicente Friman, onze ans, déteste être le nouveau, le bizut.
Pourtant il enchaîne les déménagements à cause du travail de sa mère. Pas facile de débarquer dans une nouvelle ville et de se faire des amis, mais tout ce qu'il a connu jusqu'alors n'est rien comparé à cette rentrée en cours d'année.
D'abord, le jour du déménagement, il y a Bárbara, la fille la plus jolie qu'il ait vue de toute sa vie, capable de prendre part aux moqueries et lancer de bombes à eau d'un sympathique comité d'accueil, mais aussi de venir le chercher la nuit pour l'emmener admirer la ville en haut de l'ancien château d'eau.
Le lendemain à la sortie des cours, un groupe d'adolescents attaque violemment un garçon de sa classe. Vicente prend sa défense, terrasse l'agresseur presque par hasard, et se retrouve ainsi, dès son premier jour au collège Francisco de Quevedo, dans la ligne de mire des Apaches, la bande dirigée par un certain Géronimo qui sème la terreur dans tout le quartier.
Bárbara revient le chercher dans la nuit, mais, cette fois-ci, pour l'introduire dans le groupe très secret des Protecteurs, un corps de police spéciale intégrant des enfants et disposant d'une technologie dernier cri. La mission confiée à Vicente sera d'infiltrer les Apaches.
Rien ne va plus. La vie de Vicente devient très compliquée entre sa vie secrète d'agent spécial, sa vie doublement secrète d'infiltré, sa mère qui se met à fréquenter le prof de maths – et qui a même le mauvais goût de lui donner un baiser de cinéma devant le collège –, le beau gosse à la mèche qui se fait raser par les Apaches, des Chinois qui veulent racheter les bâtiments du collège, des administrateurs cupides… mais Vicente tient bon, la seule chose à laquelle il ne résiste pas, c'est la petite fossette sous l'œil de Bárbara.
Ni grand, ni beau, ni courageux, Vicente fait figure d'antihéros, celui qui n'a rien demandé mais qui voit tout lui tomber dessus. Le roman est un enchaînement de circonstances désopilantes, une succession d'incidents avec une petite dose de malchance, dans lesquels il est embarqué bien malgré lui. Seulement, à force que ce soit les autres ou le hasard qui décident pour lui, Vicente finit par agir par lui-même, par percer des mystères et ainsi mériter sa place parmi les Protecteurs.
Le roman est un récit à la première personne au rythme enlevé, où la narration est une succession de simples constats et de commentaires intérieurs, l'humour omniprésent naissant souvent du décalage cocasse entre les deux. Et finalement, encore une fois sous ses airs de ne pas y toucher, Vicente est aussi un observateur qui croque les défauts des adultes comme les travers de chacun.
Richement illustrée par Paula Blumen, l'édition espagnole est très soignée avec son signet équipé d'une plume noire et son ouverture sur la double page des six règles des Protecteurs.
Los protectores a remporté le prix El barco de vapor 2016.
Roberto Santiago est écrivain, scénariste, dramaturge et réalisateur. Il est l'auteur d'une vingtaine de romans pour la jeunesse. Sa série Los futbolísimos est un véritable phénomène d'édition. Elle est traduite dans de nombreuses langues, dont le français sous le titre Les footballissimes (7 tomes parus chez Hachette).
Thierry Clermont est journaliste au Figaro littéraire depuis 2005. Il a été membre de la commission poésie du Centre national du livre....
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Diplômé de l'École Normale Supérieure et spécialiste des lettres modernes, de l'espagnol et de l'anglais, Clément Ribes....
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