En prison, Antonio Gramsci écrivit de nombreuses lettres à sa femme. Dans l'une d'entre elles, il raconte une histoire pour qu'elle la lise à leurs enfants. Il s'agit d'une souris qui boit le lait du petit déjeuner d'un enfant. Quand celui-ci se réveille et commence à pleurer car il a faim, la souris demande du lait à la chèvre qui ne peut pas en fournir si elle ne broute pas un peu avant. Mais le pré n'a pas d'herbe et la fontaine n'a pas d'eau. Tout est détruit par la guerre et la spéculation. La souris promet au nom de l'enfant qu'il plantera des arbres quand il sera grand et tout le monde met la main à la pâte pour faire déjeuner le gamin. Et le village retrouve sa vitalité de toujours. Laia Domenech interprète merveilleusement le récit de Gramsci avec la même délicatesse et le même charme que nous lui avons connu dans "La zanahoria" (chex Milrazones, 2015).