Un enfant, Daniel, se promène avec sa mère dans Séville. Ils vont acheter un cadeau. En route, ils voient un guitariste qui joue du flamenco dans la rue. L’enfant se glisse au premier rang du cercle des spectateurs, observe, écoute. Sa mère le laisse faire. À la fin, il pose près du guitariste son jouet fétiche, une voiture de police. Le guitariste sourit, lui dit merci et lui rend son jouet. Plus tard, à travers les vitres du magasin où il se trouve, Daniel voit passer le guitariste : « Il marchait sans se presser, avec un sécurité intérieure que l’enfant perçut aussitôt. Il avait sa guitare à l’épaule, tenue par la poignée de la housse, et son siège pliant dans la main gauche. Daniel suivit du regard le guitariste et, entièrement conscient de ce qu’il faisait, prit une décision. Il y a ceux qui passent leur vie à se demander qui ils sont, où ils vont et pourquoi ils sont nés. Mais il n’y en a que quelques-uns, chanceux, pour le découvrir, et ils sont les seuls à sentir la véritable joie. Ce jour froid de décembre, alors qu’il venait d’avoir sept ans, Daniel comprit qu’il n’était né que pour une chose : le flamenco. » Le livre raconte dès lors, dans un style simple, l’itinéraire d’un enfant et d’un adolescent animé par une passion. En exergue de chaque chapitre, une magnifique chanson du folklore flamenco donne le ton. Daniel commence par étudier au conservatoire, qu’il quitte avant l’examen final, fatigué par un professeur à qui, selon lui, il manque l’essentiel : « Le sentiment ». La scène de rupture avec le professeur est très réussie. Daniel sera ensuite formé, avec des hauts et des bas, par une vieille gloire récalcitrante du flamenco, el Niño Luis, à qui il s’est présenté seul, dans la rue, sans intermédiaire. Celui-ci lui demande : « Combien de cordes a une guitare flamenca ? » Six, répond-il, mais cette réponse évidente n’est évidemment pas la bonne, la septième étant celle du duende, mais nous saurons à la fin qu’il est possible de l’atteindre en ne jouant que sur cinq cordes, quand la sixième s’est cassée et quand le père du jeune musicien vient de mourir. L’amour, bien entendu, n’est pas absent, ni les relations complexes, parfois tendues, avec des parents aimants et étrangers au monde de la musique. Ce roman d’apprentissage volontairement sentimental, qui flirte avec les clichés, pourrait séduire de jeunes lecteurs, mais aussi de moins jeunes. Il utilise le récit pour familiariser avec le flamenco, ses différentes formes, l’esprit qui l’anime et les grands musiciens qui ont su lui donner forme. La préface est un entretien avec l’un d’eux, Vicente Amigo. À traduire, dans une collection pour la jeunesse.