Miriam et Cristián attendent leur deuxième garçon. Cristián est éditeur, le seul auteur qui marche dans sa petite maison indépendante s’appelle Jessica Buisac, alias Iván, qui rêve d’écrire des livres plus littéraires, sans y parvenir.
Le jour où leurs nouveaux voisins, Juan et Sara, emménagent, ils les observent. Le jeune couple vient de Madrid et s’apprête à monter un restaurant de plats typiquement madrilènes à Barcelone. Ils invitent Miriam et Cristián à dîner, et Sara lui apprend qu’elle a rédigé un roman. Elle lui passe le manuscrit, qu’il trouve intéressant, voire captivant. Il débute sur ses lignes : « J’ai tué mon mari, et si c’était à refaire, je n’hésiterais pas ». Mais au lieu de se confier à Miriam, il lui dit tout le contraire de ce qu’il pense : le texte est mauvais et impubliable.
Ce petit mensonge aura des conséquences sur leur bonne entente, surtout quand Juan se précipite du haut du balcon et meurt sur le coup. Miriam, désœuvrée car elle doit rester allongée pendant les derniers mois de sa grossesse, commence à mener l’enquête. Elle est persuadée que Sara a tué son mari. Mais le jour où elle somme Juan d’enjamber leur balcon pour se rentre dans l’appartement des voisins, dont la fenêtre est restée entrebâillée, il trouve qu’elle dépasse les bornes. Dans un tiroir, il découvre deux billets d’avion pour un départ dans un mois, à destination de Buenos Aires. L’un est au nom de Sara, l’autre d’un certain Antonio Medina, qui serait peut-être le frère de Juan. Un jour, Cristián croit voir Juan passer dans la rue.
Fâché avec Miriam, décide de la laisser en-dehors de cette histoire et mène l’enquête seul. Prétextant la foire du livre de Madrid, il s’y rend avec Iván. Ils se présentent tous deux comme des détectives privés, voient l’avocat de la mère de Juan, se rendent dans sa maison, dont la nouvelle propriétaire a gardé l’employée au service de la famille Medina. Ils apprennent par cette dernière qu’Antonio avait des troubles cérébraux. Ils se rendent ensuite dans le village natal de Sara, indésirable là-bas depuis que des soupçons pèsent sur elle : il y a longtemps, une jeune fille s’est suicidée, mais elle l’a peut-être assassinée.
De retour à Barcelone, Cristián est quasiment certain que c’est Antonio qui est tombé du balcon et non Juan. Ses soupçons se confirment lorsqu’il s’introduit dans le restaurant de Sara. Dans la chambre froide, il se trouve nez à nez avec le cadavre de Juan, un énorme couteau planté dans la poitrine. Le lendemain, c’est l’inauguration de l’établissement. Quand on leur sert des boulettes de viande, Cristián interdit à Miriam d’en manger, convaincu que c’est la chair de feu leur voisin. N’y tenant plus, il se rend avec Miriam chez Sara, lui font part de leurs doutes. Celle-ci essaie de les tuer. En glissant, elle passe par-dessus les grilles très basses du balcon et se tue.
Une histoire haletante et drôle dont Cristián est le narrateur cynique. Les scènes où il mène lamentablement l’enquête en compagnie d’Iván valent leur pesant d’or. Et pourtant, lui et Miriam ne se trompent pas dans leurs analyses, car Sara est une psychopathe de haut vol, parvenant – presque – à chaque fois à réussir le crime parfait. Le récit de ces détectives, l’une enceinte, l’autre d’abord incrédule, le troisième à côté de la plaque est tour à tour amusant et tragique. Un premier roman aux dialogues alertes qui mérite qu’on y porte attention.
